APPEL À SOUSCRIPTION
Oui, nous faisons un film avec Bel Air Media d’après notre spectacle.
Ce film se veut non seulement un hommage aux pionniers du cinéma, mais un salut à tous les pionniers futurs de notre société. Le tournage a commencé en mars, mais pour des tas de raisons techniques et d’organisation, c’est cet été qu’il se poursuivra. En effet, bien que nous ayons obtenu un budget déjà conséquent, nous avons pris conscience que nous avions besoin de plus de temps pour faire "le film que nous voulons faire", celui de nos rêves. Comment ? Inutile de tourner autour du pot. Grâce à vous. Voilà l’idée : nous lançons une Grande Souscription…
Elle était merveilleuse, cette vague tonique de force qui, de tous les rivages de l'Europe, battait contre nos cœurs. Mais ce qui nous rendait si heureux recelait en même temps un danger que nous ne soupçonnions pas. La tempête de fierté et de confiance qui soufflait alors sur l'Europe charriait aussi des nuages. L'essor avait peut-être été trop rapide. Les États, les villes avaient acquis trop vite leur puissance, et le sentiment de leur force incite toujours les hommes, comme les États, à en user ou à en abuser.
Stefan Zweig, Le Monde d’hier
Paris, le 3 mai 2011
Chers amis,
Oui, de nouveau, nous avons tardé à vous écrire, mais les voici enfin, toutes nos nouvelles, les bonnes surtout.
1) Une nouvelle un peu contente d’elle-même. C’est mal, mais nous ne résistons pas à vous la dire
Juste comme ça, en passant, au cours des 200 représentations, vous avez déjà été plus de 100 000 à venir voir Les Naufragés du Fol Espoir ! Dans ce registre d’autosatisfaction, nous pourrions vous dire aussi que notre texte-programme a déjà dépassé les 1 000 exemplaires vendus, chose rare dans l’édition théâtrale en général. Mais cela serait si prétentieux que nous ne vous en parlerons même pas !
2) Une nouvelle voyageuse
Notre tournée a déjà commencé : du 29 janvier au 20 février nous avons joué à Lyon, accueillis pour la troisième fois après Tambours sur la Digue en 2000 et
Le Dernier Caravansérail en 2005, par nos amis des Célestins-Théâtre de Lyon.
Puis, du 4 au 22 mai, nous jouerons à Nantes, invités par le Grand T grâce aux efforts conjugués du Conseil général de Loire-Atlantique, de la Ville de Nantes, du Conseil régional des Pays de la Loire et de huit théâtres de la région : le Grand T, la Cité internationale des Congrès Nantes Métropole, le TU-Nantes (Nantes), ONYX-La Carrière (Saint-Herblain), le Fanal (Saint-Nazaire), le Grand R (La Roche-sur-Yon), le Nouveau Théâtre d’Angers et L’Arc (Rezé).
Puis, cap sur Athènes où nous jouerons du 10 au 19 juin. Oui, en Grèce, neuf représentations arrachées à la crise, grâce à l’acharnement de notre ami Yorgos Loukos, directeur du Festival d’Athènes, qui nous invite pour la troisième fois.
Et ensuite, une fois le film terminé (car nous tournons un film !) notre décor voguera sur l’océan Atlantique en direction du Brésil (São Paulo, Porto Alegre, peut-être Rio se glissera- t-il entre les deux). Puis notre caravane traversera la Cordillère des Andes pour arriver à Santiago du Chili en janvier 2012. Puis elle doublera le cap Horn pour rejoindre Montréal, peut-être, et New York sûrement, en juillet 2012.
3) La Grande Nouvelle, joyeuse, monumentale, cinématographique Oui, vous avez bien lu, nous faisons un film avec Bel Air Media, d’après notre spectacle. Ce film se veut non seulement un hommage aux pionniers du cinéma, mais un salut à tous les pionniers futurs de notre société. Le tournage a commencé en mars, mais pour des tas de raisons techniques et d’organisation, c’est cet été qu’il se poursuivra. En effet, bien que nous ayons obtenu un budget déjà conséquent, nous avons pris conscience que nous avions besoin de plus de temps pour faire "le film que nous voulons faire", celui de nos rêves. Et pour cela, il fallait que le Théâtre du Soleil augmente sa part dans la coproduction déjà en place. Il nous fallait acquérir du temps. Comment ? Inutile de tourner autour du pot. Grâce à vous. Voilà l’idée : nous lançons une Grande Souscription, en vous proposant d’acheter, à l’avance, un DVD-Mécène du film, un DVD très spécial, très beau, numéroté, assorti de nombreux suppléments (interviews, scènes de fabrication, documents d’époque, dossiers, etc). Un DVD qui fera de vous les mécènes du film, les indispensables complices du tournage. * Et si vous voulez aider plus encore, eh bien, achetez des DVD à vos amis et faites cette propagande active que demandait Jacques Copeau à ses spectateurs, il y a cent ans déjà. Nous aurons pour cette nouvelle aventure le soutien aussi inattendu que bienvenu de la Fnac, qui nous aidera pour la diffusion, la vente, ainsi que pour l’expédition de ce bel objet à ses "acheteurs précurseurs".
*Pour rendre ses lettres de noblesse au mot mécène :
Caius Cilnius Mæcenas, (70 av. JC - 8 apr. JC), était un grand homme politique romain. Après avoir aidé Octave Auguste à s’emparer du pouvoir, il l’y consolida par de sages mesures et lui inculqua surtout les idées de clémence et de modération qui transformèrent le farouche proscripteur. “Surge, carnifex ! Lève-toi bourreau !” lui lança-t-il, un jour, en plein Sénat. Mécène étendit ses bienfaits plus particulièrement aux poètes. Il veilla sur Virgile et Horace. On en trouve maintes traces dans leurs œuvres.
4) De nombreuses nouvelles hospitalières et si encourageantes
- Une afghane
Vous vous souvenez, bien sûr, du
Théâtre Aftaab, le petit Théâtre du Soleil de Kaboul ? Vous vous souvenez aussi peut-être que les quatorze membres de la troupe — dont deux femmes — sont en France, pour poursuivre leur formation théâtrale, à Lyon, à l’Ensatt (École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre), grâce au soutien indéfectible de la région Rhône-Alpes et de celui de l’Open Society Institute-Soros Foundation Network. Un jour, le Théâtre Aftaab bâtira sa maison à Kaboul. Il y jouera et y accueillera d’autres artistes, afghans ou étrangers. Un jour, cela sera possible. Il faut qu’ils soient prêts. En attendant, ils mettent en chantier l’Œdipe Tyran de Heiner Müller, mis en scène par Matthias Langhoff, qui sera créé à l’Ensatt, puis joué au
Festival d’Avignon, puis nous l’espérons, chez nous, en tous cas à Paris. À leur répertoire, deux autres spectacles : Ce Jour-là (création collective mise en scène par Hélène Cinque) et L’Avare de Molière (répété et joué à Kaboul avec Hélène Cinque) qui seront invités par le Festival des Francophonies en Limousin (Limoges) et le Festival Sens Interdits (Lyon) en octobre. Commencée en 2005, soutenue alors par votre générosité et votre attention, cette aventure se poursuit donc. Comme un défi. Le Théâtre Aftaab "En Voyage" jouant en dari bien sûr, mais bientôt aussi en français. En France, et en Afghanistan chaque fois que cela sera possible. Nous vous en reparlerons bientôt.
- Une khmère
En décembre 2007, à la suggestion de la khmérologue Ashley Thompson, le Théâtre du Soleil commence un travail à Battambang avec les élèves de l’École des Arts Phare Ponleu Selpak. Travail qui doit mener à la création en khmer de la pièce d’Hélène Cixous
L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge (créée par le Théâtre du Soleil en 1985). En août 2009, Georges Bigot et Delphine Cottu prennent la direction artistique de ce projet. Après de nombreuses péripéties, la première présentation publique aura lieu le 25 juin 2011 à Battambang, et de nouveau avec l’aide des Célestins, à Lyon, au Festival Sens Interdits, le 26 octobre 2011. Ensuite viendra une tournée en France du 3 au 18 novembre (Villefranche-sur- Saône, Vénissieux, Valence, Chambéry, Grenoble, Épinal, Clermont-Ferrand) et bien évidemment la reprise du spectacle au Soleil du 23 novembre au 4 décembre.
- Une japonaise, à peine passée et magnifique
Du 19 au 22 mars, nous avons eu le bonheur de recevoir, abritée pour l’occasion chez nos voisins du Théâtre de l’Aquarium, la célèbre troupe de kyôgen (théâtre comique traditionnel japonais) Mansaku-no-Kai Kyogen Company. Il se trouve que ces artistes japonais étaient chez nous à un moment terriblement douloureux pour eux et angoissant pour nous tous. Sans faiblir, ils ont tenu parole et magnifiquement joué les quatre représentations, dans le cadre du quinzième Festival de L’Imaginaire. Toutes complètes naturellement. Leur programme était composé de deux pièces de kyôgen traditionnel et d’une adaptation de La Comédie des erreurs de Shakespeare. La solidarité du public nous a permis de récolter 5 200 € qui ont été versés à la Croix-Rouge japonaise.
- Une printanière, et très urgente car elle a déjà commencé
Le 6 mai, le Festival Premiers Pas ouvrira sa huitième édition avec sept jeunes troupes. Soixante-dix sept participants, à la Cartoucherie, sous chapiteau. Venez les voir.
- Une obstinée dans l’espoir
Venu de Saint Jean d’Acre, réunissant des acteurs israéliens, palestiniens et français, le Théâtre Majâz jouera Croisades de Michel Azama du 1er juin au 3 juillet.
- Une indienne, diurne et nocturne, exceptionnelle
La Grande Nuit Carnatique ! Ceux qui ont vécu le passage à l’an 2000 au Théâtre du Soleil se souviennent avec émotion des 24 heures du Raga. Qu’ils propagent la nouvelle : du samedi 4 juin à 14 h au dimanche 5 juin à 18h, toute la nuit et tout le jour suivant, un immense fleuve de musique en trois volets, organisé par le Centre Mandapa, et dans le cadre du Festival de l’Imaginaire.
Attention !! Notre plateau étant occupé par les décors de notre film, ces concerts se dérouleront au Théâtre de l’Aquarium qui peut accueillir 330 spectateurs. Notre capacité s’en trouvant donc réduite, il vous faut absolument réserver, sans tarder.
Voilà toutes les nouvelles, elles sont denses, certes un peu "demandantes", mais nous les trouvons exaltantes. Quant aux mauvaises, en ce moment, vous et nous les recevons, les partageons, les subissons. Rien d’autre à faire que de les combattre.
À bientôt, à tout de suite.
Vous savez que comme toujours et plus que jamais, nous avons besoin de vous pour rester
libres.
Le Théâtre du Soleil