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1789

La révolution doit s'arrêter à la perfection du bonheur

1970

Création collective du Théâtre du Soleil, mise en scène d'Ariane Mnouchkine, décor de Roberto Moscoso, costumes de Françoise Tournafond.

1789 a été créé le 11 novembre 1970 au Palais des Sports "Palazzo Lido" de Milan, accueilli par le Piccolo Teatro  (11-17 novembre) à l'occasion du festival Milano Aperta; puis repris à la Cartoucherie à partir du 26 décembre de la même année. 

En 1973, Ariane Mnouchkine réalise le film du spectacle pendant les 3 dernières semaines de représentations. 

281 370 spectateurs.

© Martine Franck / Magnum Photos
© Martine Franck / Magnum Photos
© Martine Franck / Magnum Photos
© Martine Franck / Magnum Photos
© Martine Franck / Magnum Photos

Tournée

1971:
à Villeurbanne ;
à La Courneuve;
à Besançon ;
à Thonon-Les-Bains;
à Caen,
au Havre ;
à Sartrouville;
à Zurich; à Lausanne ;
à Berlin ;
à Londres ;
à Belgrade.

1973:
à Fort-de-France.

Retrouvez le détail de ces dates dans la carte autour du monde

Naissance d’un spectacle

Le travail de recherche sur 1789 s’est fait à partir de données précises et multiples : connaissances des événements par des cours d’Histoire, lectures individuelles, projections de films à la Cinémathèque. Cependant, il fallait, s’agissant de personnages historiques, éviter de tomber dans le piège de l’identification, aussi bien pour le comédien que pour le spectateur. Le metteur en scène a donné alors l’idée de départ : le Théâtre du Soleil joue un spectacle donné par les bateleurs de 1789, qui, à tout moment, doivent être susceptibles de porter un jugement critique sur le personnage qu’ils incarnent. Cette démarche par

rapport au spectacle en devenir, appelait une véritable création collective qui tendait nécessairement à transformer le rôle du metteur en scène. Il s’agissait moins, désormais, d’imposer que de sentir et de pressentir. Il fallait être non seulement le spectateur attentif et inconditionnel, mais aussi assurer la fidélité à la lecture politique des événements. Sélectionner les textes historiques importants, articuler les improvisations les unes aux autres, et enfin aider à s’accomplir tout ce qui n’était parfois qu’ébauché dans les recherches des comédiens.

Avec 1789, il nous a été possible, pour la première fois, d’adopter une même démarche pour l’ensemble des techniques nécessaires à l’élaboration du spectacle. Ainsi, de même que sur le plan de l’improvisation, la plus grande

liberté, la plus totale disponibilité étaient laissées aux comédiens, de même le travail de l’équipe technique pour l’élaboration du décor, ou de l’équipe « costumes » ou encore des éclairages n’a pas été conçu « à priori », mais a constamment évolué au fur et à mesure des répétitions.

Pour la première fois, nous avons pu concevoir une maquette grandeur nature, qui permettait d’expérimenter les différents problèmes : hauteur idéale des tréteaux pour les spectateurs debout, nombre d’aires scéniques. Moyens de les relier les unes aux autres.

De même pour les costumes, le travail des maquettistes n’a pas  été la traditionnelle confection de maquettes d’après des documents d’époque : les comédiens avaient à leur disposition dès la première répétition tout un lot de costumes des spectacles précédents, costumes achetés chez des fripiers, lot de costumes du Français ou de films dans lequel ils puisaient selon leur fantaisie pour les besoins de leur silhouettes en fonction des personnages improvisés. Ils se « déguisaient » comme font les enfants qui jouent aux corsaires… le travail des maquettistes était alors de se servir des formes, des couleurs, des matières suggérées par les comédiens pour fixer les costumes définitifs, tous ou presque consolidés, retravaillés.

 

Extrait du texte-programme, éditions Stock/Théâtre ouvert, 1972.

 

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