Le 05 novembre 2020
Rencontre organisée par l'ANRAT, avec Ariane Mnouchkine, Jean-Pierre Vincent, Jérôme Savary, Hubet Gignous, Daniel Mesguish et des jeunes festivaliers d'Avignon au cours de l'édition 1990.
Un film réalisé par Jean-Claude Lallias, Jean-Gabriel Carasso et Jean-Noël Roy.
• Fabienne Darge, Le Monde, 5 novembre 2020
Jean-Pierre Vincent, metteur en scène, est mort
Cette figure tutélaire du théâtre français est morte le 5 novembre à Mallemort (Bouches-du-Rhône), à l’âge de 78 ans.
On le voit encore, le regard vif, la moustache frémissante de combats à venir, tellement vivant. Le metteur en scène Jean-Pierre Vincent est mort, dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 novembre, à 78 ans, dans sa maison de Mallemort (Bouches-du-Rhône), des séquelles du coronavirus, contracté au printemps et à la suite duquel il avait eu plusieurs AVC. Il était né le 26 août 1942, à Juvisy-sur-Orge (Essonne).
Avec lui, le théâtre perd une figure tutélaire : Jean-Pierre Vincent n’a pas seulement signé une centaine de spectacles et dirigé successivement le Théâtre national de Strasbourg (TNS), la Comédie-Française et les Amandiers, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Il a aussi été un pédagogue exceptionnel, et le « père » de théâtre de nombre de talents, qu’il s’agisse de Denis Podalydès, de Stanislas Nordey, d’Emmanuelle Béart, de Pascal Rambert et de bien d’autres. Il était toujours le premier à monter au front pour défendre le modèle du théâtre public à la française, qu’il estimait aujourd’hui menacé, et le rôle fondamental qu’il joue dans une société démocratique.
On le voit encore, un jour froid de l’hiver 2017, commencer un long voyage dans l’Orestie d’Eschyle avec les élèves de première année de l’école du TNS. Tout Jean-Pierre Vincent était là : la rigueur et l’humour, la passion des textes, de leur histoire, et la nécessité de les lire dans le présent d’aujourd’hui.
La passion pour l’histoire française, il l’avait chevillée au corps, lui dont l’histoire personnelle a épousé celle de la France de l’après-guerre. Une enfance de titi parisien, dont il garderait toujours la gouaille, une enfance populaire, dont il disait pourtant qu’elle avait été « privilégiée et miraculeuse ». Lire la suite sur le site du journal Le Monde
Vidéo INA : Institut national de l'audiovisuel, Mémoire du théâtre, 1er janv. 1998.
Dans la série consacrée aux personnalités qui ont fait l'histoire du théâtre contemporain, interview de Jean-Pierre Vincent au cours de laquelle il retrace les moments forts de sa carrière de comédien et de metteur en scène, les rencontres qui l'ont structuré, ses succès et ses échecs. L'entretien non monté est émaillé de nombreuses photographies de ses spectacles.