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Sophocle / Oedipe, tyran

D'après Hölderlin, de Heiner Müller

En persan surtitré en français

Traduction persane Shahriar Beheshti, Safirokh Beheshti et Shagayegh Beheshti

Traduction française Laurence Calame

Mise en scène Matthias Langhoff

Avec la collaboration de Shagayegh Beheshti 

 

Avec Haroon Amani, Aref Bahunar, Taher Baig, Saboor Dilawar, Mustafa Habibi, Sayed Ahmad Hashimi, Farid Ahmad Joya, Shafiq Kohi, Asif Mawdudi, Ghulam Raza Rajabi, Omid Rawendah, Shoreh Sabaghy, Wajma Tota Khil, Naser Khan Mansouri

 

Cette version afghane (d'Œdipe) nous entraine dans un univers rural où les maisons sont en terre, où l'on tutoie le ciel les pieds nus solidement accrochés au sol, où l'on connait le prix du feu, le nom des oiseaux et leur langage comme Tirésias. La tragédie y est comme apaisée par des siècles de misère, de fatalité et de pudeur. Les voix suintent cela. Seule la musique, relayant les éléments, tonne. Une simplicité que l'on dirait biblique mais le christianisme n'a rien à faire dans cette histoire sur fond de catastrophe. Le "croisement des trois chemins" où Laïos a trouvé la mort (c'est la première pierre : Œdipe comprend qu'il a tué le roi mais il ne comprend pas encore que c'est son père) ressemble à un croisement poussièreux de routes comme il y en a tant en Afghanistan... Loin de chez eux, les acteurs afghans comprennent comment Œdipe, étranger comme eux, a besoin d papiers d'identité. (...)

Jean-Pierre Thibaudat, Rue89, 9 juillet 2011

 

Spectacle coproduit par l'Ensatt (École nationale supérieure des arts et techniques du spectacle), avec le concours du Théâtre du Soleil, du Festival d'Avignon, de l'ISTS (Institut supèrieur des techniques du spectacle), du Festival Villeneuve-en-scène, et le soutien de la Région Rhône-Alpes et de l'Open Society Institute-Soros Foundation Network.

 

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© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent

Réponse à une question qui n’est pas posée

Un théâtre est un lieu politique. Il defend ses idées et s’engage dans le combat contre les injustices qui éclatent au grand jour. Le théâtre s’ouvre au scandale car il ne sait pas tout sur tout, il veut savoir davantage. Il est un lieu de surprise.
Celui qui le visite ne sait pas ce qui l’attend et il est surpris car il ne s’attendait pas à voir ce qu’il pressentait sans jamais pouvoir trouver les mots.
Un théâtre vit avec le passé, mais essaye d’effacer ses traces. Un théâtre n’est pas une mouche aux ailes arrachées, sortie d’un encrier sur un drap blanc. Comme l’ange de l’espoir, il avance la tête en arrière, avec les yeux écarquillés, dans un fort battement d’ailes.
Un théâtre n’a pas une ou plusieurs formes, il est informe, mais il a un visage. C’est un lieu de recherches, un lieu pour les chercheurs. Il a besoin d’étonnement plus que d’acclamation. Il se lie à un lieu, il vit avec ce lieu, mais il a des portes et des fenêtres pour aller dans le monde et, par elles, le monde peut entrer. Ses fenêtres et ses portes doivent toujours rester grandes ouvertes. La pauvreté aussi y a son entrée, elle peut s’asseoir à table.

Un théâtre n’a pas besoin de plus d’argent que ce qu’on lui donne mais il doit le faire fructifier (un théâtre ne souffre pas de la pauvreté mais bien souvent de la misère).
Un theatre doit aimer son public et a besoin de l’amour de son public. Le public d’un théâtre, ce sont tous ceux qui ont besoin d’un théâtre. Un théâtre vit dans l’amitié avec sa famille : l’amour, le rire, le boire, le sport, la paresse, l’angoisse, le désordre et la bagatelle, la danse, la..., le..., la...Le théâtre est l’art le plus simple et le plus éphémère : l’art n’a rien à voir avec la connaissance, il vient de la volonté.

Matthias Langhoff, mai 2001

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