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Cafi

du 26 mars au 09 avril 2022

De Vladia Merlet

Par la Cie le bruit des ombres
Mise en scène Georges Bigot

Avec Vladia Merlet, David Cabiac, Frédéric Laroussarie 
Création musicale David Cabiac |  Régie lumière Véronique Bridier ou Nascimo Schobert

Le spectacle a été créé le 28 janvier 2011 au Théâtre Georges Leygues de Villeneuve-sur-Lot

Infos

Représentations

du mercredi au samedi à 20h
le dimanche à 16h

Durée du spectacle

1h25

Prix des places

20 € (Individuels)
15 € (Collectivités, demandeurs d’emploi)
10 € (Étudiants - de 26 ans et scolaires)

Location

Individuels, auprès de la Cie le bruit des ombres
07 52 06 57 89
Collectivités, groupes d’amis
01 43 74 88 50 du mercredi au samedi de 11h à 18h
En ligne
Théâtre Online | Billet Réduc
© Fabrice Lépissier
© Fabrice Lépissier
© Fabrice Lépissier
© Fabrice Lépissier
© Fabrice Lépissier
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© Manon Valentin
© Yvan Philmer
© Yvan Philmer

À propos

Avril 1956, Louise, 9 ans, de père français et de mère vietnamienne, dite eurasienne quitte l’Indochine avec toute sa famille sur le bateau le "Captain Cook".
L’appareillage est précipité, mais dans leurs bagages un morceau de leur monde, des graines : piment, maïs blanc, liseron d’eau, aubergine violette...

 

‘'La France est sûrement impatiente de nous rencontrer : une grande dame debout au bord de la mer, vêtue de bleu, de blanc, et de rouge''.
Mais l'arrivée est sinistre, l’accueil brutal, si loin de l’image rêvée.
En 2015, la mère de Louise vit encore dans cet ancien camp militaire, lieu de transit provisoire et dans des baraquements non conçus comme lieux d'habitations.

"Cafi" par Béatrice Picon-Vallin

« Je m’accroche aux racines qui sont sous la terre car au-dessus le vent emporte tout »

CAFI. Non, ce n’est pas le nom d’une déesse indienne, ni d’une ville exotique, c’est un sigle qui signifie Centre d’accueil pour les Français d’Indochine et qui nous renvoie à un pan inconnu de notre histoire. Ce centre qui s’est d’ailleurs d’abord appelé CARI (pour les rapatriés d’Indochine – et la nuance est de taille) existe toujours ; il se trouve à Sainte-Livrade-sur-Lot, et est aujourd’hui réhabilité ; on y a construit des maisons où installer (mais trop tard !) ceux qui y vivent depuis 50 ans, qui ne peuvent plus s’habituer au changement ou qui en meurent. L’histoire de ce centre (en fait d’anciens baraquements militaires) et la vie de cette population, en majorité des femmes et enfants qui ont quitté en 1956 leur pays, le Vietnam, c’est là le sujet du spectacle écrit par Vladia Merlet, une comédienne qui interprète Louise, fille d’une Vietnamienne et d’un Français qui prendra la fuite avant le grand départ de la famille pour Marseille, puis le Lot. Le personnage de Louise a 9 ans quand le voyage commence sur un bateau où l’on peut si bien jouer quand on est enfant…

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La comédienne est la fillette qui va grandir mais elle est aussi la mère digne qui va vieillir, le frère, les amies, les voisines, elle dévoile les espoirs et les désillusions. Elle est fine, précise, et les mots claquent sur ses lèvres.  Le spectacle est « mis en scène collectivement » sous la houlette de Georges Bigot avec simplicité, invention, sensibilité et poésie. Des draps tendus, des ombres chinoises, de la musique live en non-stop, quelques voix enregistrées, des chapeaux, un masque vietnamien, un dragon agité, un coffret où la mère a enfermé des graines pour refaire au loin un jardin…. Du jeu, beaucoup ; parfois de la lecture, ou des confessions les yeux dans les yeux.  Et l’émotion serre la gorge. Ce spectacle-hommage à ces oubliés de l’histoire est bouleversant: il informe mais évoque aussi tous les exils.  Il faut – vite – aller le voir.

Béatrice Picon-Vallin
Théâtre du blog, 24 septembre 2011