La jeune princesse Yaegaki est fiancée avec Katsuyori, jeune héritier d’un clan ennemi. Leur union, ordonnée d’en haut, est en fait impossible, mais Yaegaki veut toujours y croire.
Après bien des péripéties,Yaegaki vient d’apprendre que Katsuyori qu’elle croyait mort est bien vivant, mais qu’il est poursuivi par des sbires de son père chargés de l’assassiner. Elle voudrait courir à lui et le prévenir du danger mais il est trop tard, sauf à prendre un raccourci en traversant le lac pour le rejoindre. Or le lac est gelé, on ne peut le traverser. Que faire ? Ah, si des ailes m’était données…, se dit-elle. Elle implore les dieux et les bouddhas, mais en vain. Or, voilà qu’en saisissant le casque précieux qu’elle avait promis de rechercher pour son amant, elle constate un étrange phénomène : son image dans l’eau de la source voisine ne diffère en rien de celle du Goupil Blanc, protecteur des lieux. Dès qu’elle dépose le casque, son reflet ne lui renvoie plus que sa propre image. Pas de doute : c’est là un signe que lui adresse la divinité. Elle se souvient alors de la légende fameuse du dieu du lac Suwa, qui rejoint en hiver son amante en glissant sur un solide chemin de glace au-dessus de la surface fragile des eaux. Quand elle s’approche à son tour de la rive, prête à s’élancer sous la conduite du Goupil, 808 feux blancs de renards s’allument autour d’elle, l’invitant à traverser le lac.
La scène appartient à une pièce écrite pour les marionnettes en 1766. Les acteurs de kabuki l’ont ensuite adaptée, en interprétant notamment cette scène dans un style dansé, sur une musique du genre narratif tokiwazu.