Une vieille légende raconte comment, chaque année, et pour une seule et même nuit (celle du septième jour de la septième lune), se croisent au firmament deux étoiles : la Tisserande et le Bouvier. Et chaque fois, recommence le rituel amoureux. Mais voilà qu’un trouble-fête vient interrompre ces ébats.
C’est ici que débute la danse, avec l’arrivée soudaine de l’Étoile filante qui va leur expliquer la raison de l’énorme tintamarre qui déchire le ciel. L’Étoile – on ne verra qu’elle dans la danse – leur raconte sur un mode comique comment une terrible querelle de ménage a éclaté entre le dieu Tonnerre et sa femme. Tout a commencé quand le dieu a aperçu du haut de ses nuages une maîtresse de chant si ravissante si qu’il en est tombé littéralement du ciel, éperdument amoureux. Le dieu passe ainsi quelques nuits sur terre près de sa maîtresse, et c’est en chantonnant une des chansons d’amour à la mode apprises auprès d’elle (“Quand je pense à ma Belle, le soleil brille bien moins qu’Elle...”) qu’il rentre chez lui. L’accueil de Dame Tonnerre est foudroyant. Folle de jalousie, elle gronde et menace dieu Tonnerre de le mettre à la porte. Celui-ci ne se laisse pas faire, mais la querelle est déjà si véhémente qu’elle réveille le Petit Tonnerre, et c’est reparti pour de nouveaux hurlements. Alertée par l’invraisemblable vacarme, arrive Grand-mère Tonnerre qui va tenter de séparer les époux furieux, mais dans l’excitation générale et à force d’ouvrir grand la bouche pour se faire entendre, ne voilà-t-il pas qu’une de ses fausses dents se détache et qu’elle finit pas avaler sa prothèse. Les cris font instantanément place à d’immenses éclats de rire, et tout le monde se trouve réconcilié.
Au cours de son récit, l’Étoile filante incarne tour à tour les différents personnages de la famille Tonnerre en recourant à des masques (un assistant de scène est ainsi requis auprès de l’interprète pour l’aider à en changer). La pièce a été créée en 1859 sur une partition dans le genre musical kiyomoto.