Mon premier voyage en Palestine-Israël a donné naissance à un livre « 10 jours en terre ceinte », puis à un spectacle « Le voyage de Cholb-Penser contre soi-même ».
Trois ans plus tard, en 2016, grâce au dispositif « Médicis hors les murs » de l’Institut français, j’ai passé deux mois à Jérusalem où j’ai rencontré lors de longs entretiens, des gens de Jérusalem dont le seul point commun était de vivre ou de travailler dans cette ville.
Du côté israélien, même si une minorité courageuse continue de se battre contre le courant, la surdité à la souffrance de l’autre semble tenir le haut du pavé et la majorité de la population continue de forclore que « ...sur cette terre vivent deux peuples qui ont tous deux la conviction, l’intime conviction, que cette terre est la leur ».
Quant aux Palestiniens, pourquoi renonceraient-ils à l’illusoire paradis perdu d’une Palestine « sans juifs », si les éléments les plus figés dans la peur de l’autre restent au pouvoir en Israeël ? En terre ceinte, deux narrations, deux grammaires se font face qui s’excluent l’une l’autre. Et c’est à Jérusalem que cette confrontation est la plus tangible.
Les 60 entretiens que j’ai menés pendant mon séjour ont servi de base à l’écriture d’un texte de théâtre documentaire : VIVRE ! Jérusalem-Portraits sensibles qui vise à rendre palpable la vitalité exceptionnelle de cette ville de tous les dangers et de tous les espoirs : « ... c’est sur la frontière qu’on fait la guerre, mais c’est aussi sur la frontière qu’on fait la paix ! »
Bernard Bloch