du 27 juin au 04 juillet 2015
D’après Chen San et Wuniang (Le Miroir aux litchis), répertoire traditionnel du Liyuan
Transmission du livret à l'oral Chen Jiajian
Enseignement du rôle Cai Xiuying - Percussionniste You Yubin
Avec Zeng Jingping
Spectacle en chinois, surtitré en français
Joué en alternance avec Une femme chaste
Dans le cadre du festival Le Standard idéal de la MC93
Sous la dynastie des Song (960-1279), Chensan, jeune homme brillant et élégant originaire de la ville de Quanzhou, accompagne son frère à Canton où il vient d’être nommé. En chemin, ils font escale dans la ville de Chaozhou, où l’on célèbre la fête des Lanternes. Le soir, en se promenant, Chensan rencontre la plus belle femme de la cité : Huang Wuniang. Les jeunes gens tombent amoureux au premier regard. Le lendemain, Chensan doit poursuivre sa route. Il revient à Chaozhou six mois plus tard, nous sommes en juin. Le jeune homme sillonne la ville sur un cheval blanc et passe sous la fenêtre de Wuniang qui, le reconnaissant, lui lance un rameau de litchis dans un mouchoir brodé à son nom. Par subterfuge, Chensan se fait engager dans la famille de Wuniang. Mais le père de Wuniang décide de la marier au fils d’une riche famille. Les amoureux décident de s’enfuir dans la nuit mais sont arrêtés par une patrouille et Chensan est envoyé en exil. Le soir, Wuniang inquiète, seule dans sa chambre sans réussir à dormir, est plongée dans une grande mélancolie…
Tirée de Chen San, La grande mélancolie est la plus représentative du répertoire du Liyuan. Il existe un exemplaire du livret datant de la dynastie Ming (1368-1644). C’est un merveilleux exemple de pièce écrite pour un rôle principal féminin où l’on retrouve toute la richesse de la gestuelle féminine propre au Liyuan. Malgré cela, la pièce était oubliée depuis longtemps, personne n’était à même de la transmettre. Madame Zeng Jingping s’est rapprochée d’un artiste très âgé, qui, avant 1949, avait joué ce rôle dans une troupe d’enfants comme en comptait le Liyuan à cette époque. La Grande Mélancolie est, tous genres confondus, une des pièces traditionnelles qui nous révèle le mieux les particularités du jeu de l’acteur dans le théâtre chinois.
La grande mélancolie s’écrit da men … "un cœur dans une porte"
À l’issue de la représentation de La grande mélancolie, le Théâtre Liyuan présente un concert de nanyin.*
* Le nanyin, « la voix du Sud », est la musique des peuples parlant les langues minnan au sud de la Chine dans la province du Fujian. On l’appelle aussi nanguan, « vents » ou « souffles » du Sud. C’est une musique chantée envoûtante, presque hypnotique, accompagnée du xiao, la flûte verticale, du pipa, du sanxian à trois cordes pincées et des cliquettes à l’aide desquelles le chanteur ou la chanteuse marque les phases musicales. Il n’y a pratiquement pas de percussions, ce qui oppose le nanyin à la musique du Nord. Le nanyin s’écoute à Quanzhou en buvant le oolong ou une des mille variétés de thés du Fujian. C’est une invitation au voyage à laquelle il est difficile de résister.