du 14 octobre au 13 novembre 2011
Texte William Shakespeare
Traduction Jean-Michel Deprats
Mise en scène, adaptation et scénographie Lucile Cocito
Avec Yannick Bellissard, Shaula Cambazzu, Lucile Cocoto, Hélène Gedilaghine, Jochen Haegele, Florian Hutter, Didier Ismard, Pierre-Marie Rochefort-Schneider,
Patrice Zonta
Un roi, qui peut être une reine, déchu et exilé avec sa fille sur une île déserte aux antipodes. Un très fameux naufrage, des hommes perdus, des traîtrises, des esprits vils ou aériens, de la musique, de l’étrange, du surnaturel, de la folie, de l’amour, de l’espoir... Voilà le décor de La Tempête.
La Tempête, dernière pièce de Shakespeare semble faire le bilan de toute son œuvre. Les grandes questions du siècle de la Renaissance, celui de l’Humanisme conquérant, y sont comme rassemblées : l’Homme face à la nature, l’utopie d’un monde meilleur, promis mais non encore découvert ; l’exercice du pouvoir monarchique, sa tyrannie, le poids de la religion, les prémisses de l’éducation, la connaissance et ses limites...
Nous sommes au temps des grandes découvertes, des îles mystérieuses et des rêves inavoués, Léonard cherche à s’élever dans les airs pareil à un oiseau, Copernic va plus loin et fait trembler des lois ancestrales jusque-là sacrées.
Shakespeare nous dévoile ce monde dramatique et merveilleux où l’Homme est révélé dans toute sa puissance mais aussi dans toute sa misère : sa nature primitive rivalise avec son aspiration à la civilisation et il trébuche sans cesse pour apprendre sans oublier.
Nous y sommes, au temps de cette immense « révolution » qui voit naître l’astronomie et déplace les repères de la civilisation terrienne bien au-delà du monde connu, au plus près peut-être de ses origines, dans un territoire encore inviolé, que nous appelons aujourd’hui communément l’Espace.
Le vœu secret de Prospero serait-il toujours le nôtre : revenir au chaos pour chercher à l’ordonner ?
Lucile Cocito