du 15 septembre au 30 octobre 2004
L’appartement de Zoïka
de Mikhaïl Boulgakov / TAFThéâtre, Alexandre Zloto
Le Village en flammes
de R.W Fassbinder / Compagnie Fanadeep, Xavier Déranlot
Wuturi, conte coréen
Dolgoji Théâtre (Korean National University of the Arts, Corée du Sud)
Extermination du peuple
de Werner Schwab / Compagnie Co-Incidences
Yerma
de Federico Garcia Lorca / Compagnie Air de Lune, Jean Bellorini
Le Condor
de Joël Jouanneau / Compagnie Les Hirondelles
Voyage de l’espoir
atelier dirigé par Hélène Cinque, en partenariat avec la Cimade
Devant l’enthousiasme du public, le festival Enfants de Troupes – Premiers Pas relance le défi à l’automne 2004 : présenter des troupes naissantes, dans un lieu reconnu, face à un vrai public.
A l’initiative du Théâtre du Soleil, qui l’accueille, Enfants de Troupes – Premiers Pas défend une vision particulière du théâtre : en effet, l‘idée de troupe fait toute l’originalité et la force de cette rencontre.
A l’origine du festival, il y a cette conviction forte que la dérive individualiste et mercantile du monde contemporain menace la culture et principalement le théâtre. Enfants de Troupes – Premiers Pas gage que la troupe est une réponse possible à cette déliquescence.
Outre une pratique théâtrale qui resolidarise toutes les étapes de la création avec celles de la gestion d’un lieu, la troupe définit une relation forte et privilégiée avec le public, du fait de la pérennité dans laquelle elle s’inscrit. Elle n’est pas un choix facile, compte tenu des difficultés actuelles, mais elle est sûrement une bonne école de la citoyenneté, tant pour ses membres que pour les spectateurs qu’elle fidélise, et, à terme, une réponse à la précarisation des artistes en général.
Les compagnies invitées partagent cet engagement pour le théâtre, ainsi que les devoirs et responsabilités qu’il suppose. Concrètement, chacune s’investit dans le fonctionnement du festival, au-delà de son temps de représentation, assurant tour à tour l’accueil du public, la billetterie, l’entretien et les transformations du théâtre, ainsi que la préparation des repas. Véritable école pour tous les participants, ce fonctionnement unique génère une forte solidarité entre les troupes.
Six troupes ont été retenues cette année, tant pour leurs qualités artistiques que pour la pertinence des thèmes qu’elles abordent. Toutes les créations ont en commun une portée politique évidente. Les troupes joueront une dizaine de fois chacune, en alternance. Pour donner tout son sens à ce festival, les artistes de toutes les troupes seront sollicités pour participer à un travail théâtral collectif. Concrètement, les artistes de toutes les troupes seront répartis en plusieurs groupes, par tirage au sort, puis confiés à l’un des metteurs en scène du festival pour travailler sur une matière commune. Le fruit de ce travail donnera lieu, pour clôturer le festival, à une représentation unique et festive. En ouverture, sera présenté le film réalisé lors de la première édition. Il retrace, côté coulisse, l’aventure dans laquelle se sont lancées, l’année passée, l’équipe organisatrice et les compagnies invitées, n’épargnant pas les difficultés rencontrées, pleines d’engagement pour ces jeunes troupes.
La réflexion entamée l’année dernière par Ariane Mnouchkine, Geroges Banu et Thierry Pariente sur la notion de Troupe se poursuivra tout au long de la manifestation avec les acteurs, le public et des invités concernés.
Enfin, nous avons tenu à accueillir en ouverture du festival et pour quelques représentations un spectacle qui est le fruit d’un atelier mené par Hélène Cinque avec des demandeurs d’asile. En dehors du fit que c’est la mission même du théâtre d’être un asile pour la liberté et la paix, cet atelier, mené sur six mois en partenariat avec la Cimade, nous donne à voir et à entendre des histoire d’hommes et de femmes qui « font leurs premiers pas » en France leur présence parmi nous nous a semblé évidente….