Maquettes de Daniel Ogier Pour Molière © fonds archives Théâtre du Soleil / BnF
Le Molière d’Ariane Mnouchkine (1978) annonce la recherche d’authenticité autant dans les scènes de la vie quotidienne que dans la deuxième partie du film : Molière à la cour. Donate Marchand, réalisatrice des costumes, explique :
J’ai été appelée pour diriger les ateliers couture. Il y avait Jean-Patrick Godry qui s’occupait des patines, Erhardt Stiefel pour les masques. Daniel Ogier avait fait les maquettes. De nombreuses pièces de costumes et des chaussures étaient issues des créations précédentes en particulier 1789. Elles ont été reteintes et repatinées. Celles qui concernent les foules par exemple. J’ai fait des choix de lignes d’après les documents historiques puis des coupes types afin qu’il y ait une unité. J’ai tenu des chartes de couleurs de cette époque-là en m’inspirant des peintres. S’il y a une harmonie, un esthétisme, le spectateur y croit. Avec une bourrette de soie imprimée mécaniquement on arrive à obtenir quelque chose qui a l’air authentique. Cela dépend du travail. J’ai privilégié les tissus fins : la percale et la soie pour la cour. Pour les dentelles cela a été en fonction des plans. Nous avons surtout eu la chance de racheter un peu avant un stock de dentelles anciennes et de galons en dentelles d’or métallique non guipés synthétiquement : il y avait une unité dans la coupe, les galons… On sent et on voit lorsque cela sort de la même matrice. Il y a des éléments qu’on a entièrement fabriqués. Par exemple les jupes et les pourpoints de la famille Poquelin. C’est mon mari Michel Marchand qui a coupé et réalisé…
Extrait de Le costumier, l’artisan et l’habit de cour : créer, fabriquer et représenter le gentilhomme sur scène et à l’écran, par Sylvie Perautl (2015). Article complet sur le site de Apparences, histoire et culture du paraître
Maquettes de Daniel Ogier Pour Molière © fonds archives Théâtre du Soleil / BnF