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Mataroa, la mémoire trouée

du 10 au 28 décembre 2014

Une création collective inspirée des témoignages des passagers du Mataroa et notamment de Nelly Andrikopoulou

Mise en scène Hélène Cinque

Avec Cybèle Castoriadis, Dimitris Daskas, Pantelis Dentakis, Malamatenia Gotsi, Ioanna Kanellopoulou, Elita Kounadi, Tatiana Pitta, Harold Savary, Georges Stamos, Polydoros Vogiatzis

Idée artistique, recherche, organisation Elita Kounadi | Musique Nikos Kypourgos | Costumes Georges Vafias | Traduction Dimitris Alexakis, Cybèle Casstoriadis | Vidéo Stylianos Pangalos | Lumières Vincent Lefèvre | Clio Makris (sculptrice), Tassos Sakellaropoulos (historien) et Alkinoos Ioannidis (compositeur) complètent l’équipe

Avec le soutien de la Fondation Jacques Toja pour le théâtre

Infos

Représentations

du mercredi au samedi à 20h
le dimanche à 15h
Relâches exceptionnelles 25 et 26 décembre

Prix des places

20 € / 15 € / 10 €

Location

01 43 74 24 08, tous les jours de 11h à 18h

À propos

Un spectacle sur l'espoir et la lumière par de sombres temps

En décembre 1945, lors d’une des plus sombres périodes de l’histoire grecque, les philhellènes Octave Merlier, directeur de l’Institut français d’Athènes, et son collaborateur, le secrétaire général Roger Milliex, conçoivent l’idée d’un voyage, devenu depuis lors mythique, celui du Mataroa.

Après bien des péripéties diplomatiques, reports et une attente insoutenable, ils parviennent à affréter un bateau néo-zélandais au nom étrange – qui signifie la femme aux grands yeux en polynésien – et à faire partir à Paris 140 boursiers du gouvernement français. Ils sauvent ainsi un grand nombre d’artistes, d’intellectuels et de scientifiques grecs de la génération d’après- guerre. En les faisant échapper aux chasses à l’homme, à la mort, à la peur, à la faim et à l’insécurité, quotidien que vivait alors la Grèce à l’aube de la Guerre Civile, ils leur offrent en même temps un tremplin et l’espoir d’un futur.

Parmi les passagers de cette « arche » contemporaine qui brilleront en Europe grâce à leur œuvre et nous rendrons fiers, on peut distinguer les penseurs Cornelius Castoriadis, Kostas Axelos et Kostas Papaioannou, les sculpteurs Mémos Makris, Kostas Coulentianos, Kostas Valsamis et Bella Raftopoulou, les peintres Dikos Vizantios, Eleni Stathopoulou et Anna Kinduni, la peintre et écrivain Nelly Andrikopoulou, les poètes Matsi Chatzilazarou et Andreas Cambas, les auteurs Elli Alexiou, Mimika Cranaki et Andreas Kedros, les médecins Eleni Thomopoulou, Evangelos Brikas et Andreas Glinos, Dimitris et Ioannis Marinopoulos, qui deviendront par la suite de célèbres entrepreneurs, les architectes Aristomenis Provelengios, Nikos Chatzimichalis, Takis Zenetos et Panos Tzelepis, l’architecte-urbanitste Georges Candilis, le cinéaste Manos Zacharias, le chef d’orchestre Dimitris Chorafas, l’historien Nicolas Svoronos et l’académicien Emmanuel Kriaras.

En 2014, au cœur d’une crise économique et surtout sociale d’une ampleur jamais vue après la chute de la dictature, un groupe d’artistes se partageant entre Athènes et Paris réussissent grâce à leur travail de recherche et à leur ténacité, mais aussi après beaucoup de difficultés et de rebondissements, à réaliser un rêve fou : « En cette période extrêmement difficile que vit, une fois de plus, notre pays, où toutes les certitudes acquises s’écroulent, où l’Europe entière vacille, où ce pays est mené vers un futur sombre et incertain et où se réveillent des souvenirs que nous voudrions oublier, notre seule arme pour résister à un monde qui s’effondre est de regagner notre capacité à rêver et à nous envoler loin de ce paysage de désespoir. »

Le voyage du Mataroa, un événement historique du parcours de la Grèce moderne qu’il faudra écrire un jour, selon les mots de Cornelius Castoriadis, prendra vie sur la scène d’un des théâtres les plus importants d’Europe, en nous prenant aussi à son bord cette fois-ci. Le Théâtre du Soleil, ce théâtre que nous avons admiré au festival d’Athènes et qui a exprimé son amour pour notre pays, a accepté avec enthousiasme cette proposition du groupe d’artistes grecs et nous accueille dans sa salle de répétition entre les mois de septembre et décembre 2014.

Avec Paris pour point de départ, ce nouveau Mataroa partira en tournée sur les traces de ce long voyage, en Suisse et en Italie, pour aboutir à l’été 2015 à Athènes. Soyons donc réalistes, demandons l’impossible !
L’équipe du Mataroa, 25 mars 2014