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  • Guetteurs et tocsin
  • Publication du 06/07/2018

Conversation autour du voile

Mardi 10 juillet 2018

par le collectif Femmes Sans Voile d'Aubervillers

 

Àl’occasion de la 5e annee de la Journee Mondiale des Femmes sans voile

La Journée Mondiale de Femmes Sans Voile se tient tous les 10 juillet, depuis 2014, jour anniversaire de la naissance de Thérèse Casgrain, grande féministe qui a combattu pour le droit de vote des Québécoises, qu’elles ont obtenu en 1940.

« Cette journée est l’occasion de dénoncer la condition des femmes qui sont voilées, où qu’elles soient, qui elles soient, ou quelle que soit la raison pour laquelle elles portent hijab, niqab, burqa, ou tchador.
En solidarité avec toutes les femmes dans le monde qui n'ont pas le droit, ou qui croient ne pas l'avoir, de laisser flotter leurs cheveux au vent !
En solidarité avec toutes les femmes dans le monde soumises à des diktats sexistes, véhiculés par l'éducation. En solidarité avec toutes les femmes dans le monde soumises à la pression de leur famille ou de leur communauté.
En solidarité avec toutes les femmes dans le monde asservies par des lois religieuses, ou des convictions insidieusement nourries par quelque mécanisme de ségrégation sexuelle que ce soit. »

 

AU THÉÂTRE DU SOLEIL

Avec :
Ghaleb BENCHEIKH, islamologue, théologien, philosophe
Chahla CHAFIQ, écrivaine et sociologue

Introduction du débat :
Nadia OULDKACI et Nadia BENMISSI, Collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers

Modération du débat :
Soad BABA AISSA, Association Les Emancipés-es, Combat laïque-combat social

 

Nous vous proposons de poursuivre la rencontre autour d’un dîner
participation aux frais : 8 €
Merci de confirmer votre venue
par mail femmesansvoile@gmail.com et soleil@theatre-du-soleil.fr
ou par téléphone au 01 43 74 87 63

 

« L’ancien président égyptien Nasser parle à la tribune, devant un vaste public. Il évoque sa tentative de dialogue avec les frères musulmans, en 1953, au lendemain du coup d'état qui l'a porté au pouvoir. La négociation avait alors tourné court. Le chef religieux avait demandé au dirigeant d'obliger les femmes égyptiennes à porter le voile. "Chaque femme", précise Nasser. Une voix dans la salle : "qu'il le porte lui- même !" Nasser continue : "Je lui ai répondu que c’était revenir à l’époque où la religion gouvernait et où on ne laissait les femmes sortir qu’à la tombée de la nuit (...), je lui ai dit "Monsieur, vous avez une fille à la faculté de médecine, et elle ne porte pas le voile. Comment voulez-vous que je le fasse porter à dix millions de femmes égyptiennes ?" Rires et applaudissements redoublés de la salle.

On ne sait pas grand-chose de cette vidéo. On ne sait pas en quelle année exactement elle a été tournée (sans doute dans les années 50 ou 60). On ne sait pas de qui est composé le public. Peut-être après tout, ces rires sont- ils aussi serviles que ceux qui accueillaient les blagues du raïs Sarkozy dans ses conférences de presse. On ne sait pas pourquoi elle ressort aujourd'hui, en 2012, sur YouTube, ni qui l'a sous-titrée en français. A-t-elle été exhumée avant l'élection de Morsi ? Après ? On ne sait même pas si l'entretien raconté par Nasser a vraiment eu lieu, ou s'il s'assure, avec cette bonne blague, un facile succès de salle.

Il faudrait évidemment savoir tout cela (et peut-être, dans les forums, certains auront-ils quelques lumières). Mais peu importe. Cette vidéo dit au moins qu'il fut une époque, en Egypte, où l'idée de voiler les femmes faisait simplement rire. On n'entend qu'une chose, ces rires à gorge déployée qui nous parviennent à travers les décennies, ces rires incroyables, inimaginables, libérateurs, qui crèvent le mur des polémiques maussades, et mesurent mieux que tous les discours l'épouvantable chemin parcouru »

Daniel Schneidermann (Arrêt sur images, 2012)