le mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20h
le dimanche à 16h
(relâche lundi et jeudi)
C’était un samedi, c’était shabbat, le 25 mars 1944, à Ioannina. C’était aussi la fête nationale grecque.
La communauté juive "romaniote" – c’est-à-dire de l’Empire romain (d’Orient), c’est-à-dire grecque – fut déportée ce jour-là par des soldats de la Wehrmacht à Auschwitz-Birkenau.
Passant des souvenirs du grand écrivain grec Dimitris Hadzis aux témoignages des survivants qu’elle tisse de chants judéo-grecs ou judéo-espagnols, Irène Bonnaud raconte, par la voix de l’actrice et chanteuse Fotini Banou, un pan méconnu de la destruction des Juifs d’Europe.
Le destin du convoi grec du printemps 1944, c’est pourtant aussi "l’affaire Kurt Waldheim", les quatre photos prises par Alberto Errera à Birkenau, le manuscrit enterré de Marcel Nadjari, la révolte du Sonderkommando le 7 octobre 1944 – un samedi aussi.
Entourée par onze fascinantes figurines de la sculptrice Clio Makris, Fotini Banou, avec tendresse et ténacité, dit le deuil d’un monde disparu, mais aussi la résistance. Le théâtre se fait sentinelle de la mémoire.
samedi 16 septembre à 18h
Joseph Eliyia (1901-1931), une voix juive dans la poésie grecque
Professeur de français à l’Alliance israélite universelle de Ioannina, traducteur de l’hébreu biblique et moderne, poète amoureux de sa ville et adepte du messianisme révolutionnaire : avec Joseph Eliyia, la communauté romaniote a donné à la Grèce un grand poète judéo-grec, qui a laissé une œuvre considérable malgré son décès prématuré à l’âge de 29 ans.
Rencontre organisée par Nicolas Pitsos (BULAC / Centre de Recherches Europes - Eurasie-Inalco). Lecture de poèmes en traduction française par la comédienne Vicky Haut. [Entrée libre]
Dimanche 17 septembre à 17h30
Marcel Nadjary, Sonderkommando : deux textes contre l’oubli
Parmi les quelques textes enterrés par les membres du Sonderkommando de Birkenau, un témoignage en grec, celui de Marcel Nadjari, Juif de Salonique déporté depuis Athènes au printemps 1944. Ayant contre toute attente survécu, il a pu écrire un second récit après la guerre.
Quant au premier texte, enterré en novembre 1944, il a été retrouvé tard, en 1980, rongé par l'humidité et illisible ; déchiffré grâce aux logiciels de traitement d’image encore plus tard, dans les années 2013-2017, il a finalement été publié en grec en 2018. La publication en français des deux témoignages de Marcel Nadjary est un événement.
Avec Loïc Marcou (traducteur), Anne-Laure Brisac et Pierrette Turlais (co-éditrices du livre) et l’équipe du spectacle. Rencontre organisée avec les éditions Signes & balises et Artulis. [Entrée libre]
Samedi 23 septembre à 18h
Dimitris Hadzis, raconteur de l’histoire grecque
Dimitris Hatzis fait partie des grands écrivains réalistes de la prose grecque d'après-guerre. Souvent dotée d'une dimension orale, son écriture a un ton unique, fait de lucidité et d’humour, comme dans le cycle de nouvelles consacré à sa ville natale de Ioannina, La Fin de notre petite ville. Ses personnages y voient leurs vies bouleversées par les événements historiques. Parmi eux, Sabethai Kabilis et Joseph Eliyia, les protagonistes du spectacle C’était un samedi.
Avec Clio Makris (sculptrice et scénographe du spectacle), Ioanna Kouki (doctorante, spécialiste de D.Hadzis), Nikos Graikos (professeur de grec moderne). Rencontre organisée avec l’association Synergie franco-grecque. [Entrée libre]
Dimanche 24 septembre à 17h30
Dans l’atelier de C’était un samedi
Prévu pour être l’adaptation d’une nouvelle de Dimitris Hadzis, C’était un samedi s’est beaucoup transformé au cours du travail mené par Irène Bonnaud en collaboration avec Fotini Banou. La chronique de la déportation grecque du printemps 1944, écrite à la suite de nombreux mois de recherche, de lectures et de rencontres, à Ioannina, Athènes, et Paris, est devenu le matériau central du spectacle, qu’accompagne aussi un livre, publié simultanément en français et en grec par les éditions Koukkida à Athènes. Il est scandé par les photos des statues de Clio Makris, conçues pour le spectacle.
La rencontre ouvrira la porte de l’atelier de C’était un samedi.
Avec Fotini Banou (comédienne, co-directrice du KET), Irène Bonnaud (metteuse en scène, dramaturge), Clio Makris (sculptrice). [Entrée libre]