du 17 au 22 juillet 2018
Direction artistique : Ryotaro Leo Ikenaga
Avec : Jun Jidai, Koki Miura, Kengo Watanabe, Ryotaro Leo Ikenaga, Hayato Otsuka, Tomoe Miura, Mizuki Yoneyama, Issei Kohira, Yuta Kimura, Chie Yamawaki
En partenariat avec le Festival Paris l'été
Dans le cadre de Japonismes 2018
Depuis près de quarante ans, Kodo fait retentir le son caractéristique du taïko tout autour de la terre. Terme générique pour désigner le tambour en japonais, le taïko est profondément enraciné dans la culture japonaise ; c'est l'instrument idéal pour accompagner les fêtes, les rites traditionnels et la danse. Kodo fait partie des événements scéniques les plus impressionnants de notre temps avec à son actif 5000 représentations dans 50 pays et des salles combles partout.
Les artistes Kodo vivent en communauté sur l'île de Sado, dans la Mer du Japon. Leur quotidien se distingue par la rigueur de leur entraînement et un grand respect pour la nature. Kodo puise son inspiration dans les traditions authentiques du Japon et dans la beauté et la force de leur lieu d'origine, pour les transformer dans une actualité intemporelle.
Il y a quarante ans, un petit groupe d'artistes se rassemble au Japon pour étudier et explorer les racines et les valeurs traditionnelles de leur pays. Ils ont quitté l'agitation de la civilisation urbaine des grandes villes pour partir vers le Nord. Ils découvrent alors l'île de Sado dans la Mer du Japon, une ancienne terre d'exil pour les aristocrates, guerriers, écrivains ou artistes tombés en disgrâce (comme Zeami, le fondateur du Théâtre Nô). Pour notre groupe d'artistes, Sado, qui avait conservé une tradition théâtrale remontant au Moyen-Âge, se révélait l'endroit idéal pour mettre en application leur vision: il fallait conserver et perpétuer ce riche héritage pour les générations futures. Ils trouvent une école abandonnée et s'y installent avec le rêve d'y fonder une école des Arts traditionnels de la scène.
C'est ainsi qu'ils commencent à jouer de l'instrument le plus ancien du Japon: le tambour (ou taïko). Jour et nuit, ils explorent et développent le potentiel inépuisable de ces tambours traditionnels et leur jeu évolue progressivement vers une attitude et une forme de vie éthique, soutenue par le respect pour la tradition et en harmonie avec la nature environnante. Pour entraîner leur endurance, ils commencent à courir de grandes distances à travers les forêts de bambous et les champs de riz. En plus des études sur les différents types de tambours (dont le diamètre s'étend de vingt centimètres à presque deux mètres) ces musiciens apprennent aussi le koto, une forme de cithare ancienne, le shamisen à trois cordes, la flûte de bambou japonaise shakuhachi, ainsi que la flûte traversière traditionnelle shinobue. Ils étudient également l'art populaire avec ses danses et ses chants régionaux.
Ce style de vie, créatif et empreint de la tradition et de la force de la nature, attire très vite d'autres personnes à venir s'installer à Sado. Au cours des ans, la communauté s'agrandit et prend, en 1981, le nom de Kodo qui découle de la juxtaposition de deux caractères de l'écriture japonaise: le ko (pour le tambour) et le do (pour l'enfance). Cette désignation d'« Enfant du tambour » implique un engagement vers la simplicité et le retour aux origines, mais peut aussi se comprendre comme le « Battement du cœur », rythme primordial de la vie.
Actuellement, la troupe Kodo compte trente quatres membres qui pratiquent une vie communautaire aux règles strictes et un entraînement rigoureux, commençant tôt le matin par un jogging d'une dizaine de kilomètres, suivi d'un intense travail musical. C'est grâce à ce mode de vie et à la pratique de ces principes que s'affirment toujours davantage les valeurs esthétiques popularisées par Kodo.
La carrière internationale de Kodo a commencé en 1981 au festival de Berlin, le « Berliner Festwochen », lorsque le public enthousiaste applaudit le spectacle pendant près d'une heure. Depuis ce jour, Kodo a participé à plus de 5000 concerts dans plus de 50 pays. A travers les expériences et les liens tissés avec des musiciens, des danseurs, des chanteurs et des acteurs de théâtre du monde entier, Kodo a considérablement élargi le potentiel inépuisable de l'art du Taïko et son lien étroit avec les arts japonais de la scène. Kodo a fait de l'île Sado un haut-lieu de la culture musicale japonaise ayant une ouverture internationale.
Maria Zehnder
Extrait de l'article "Les pionniers du Tambour japonais", sur le site kodo.ch