Pour Et soudain des nuits d'éveil, nos sources ont été l'histoire et les traditions culturelles du Tibet.
Voici quelques documents sur le cham et sur le lhamo.
Les Tibétains ont traditionnellement marqué une préférence pour les chants et les danses "participatifs" (où il n'y a pas de spectateurs à proprement parler car toutes les personnes présentes y prennent part d'une manière ou d'une autre) au détriment des genres "représentatifs", auquel les spectateurs ne participent pas. Il existe néanmoins deux exceptions de taille. Les deux grands types de représentations scéniques du Toit du Monde sont les danses religieuses masquées (le cham) et le théâtre populaire (l'ache lhamo), théâtre que l'on pourrait qualifier de "séculier" bien qu'il soit grandement imprégné de valeurs bouddhistes. Le cham est connu et pratiqué dans les monastères de toute l'aire géographique où le bouddhisme tibétain s'est répandu, du Ladakh jusqu'à la Mongolie. L'ache lhamo est connu de tous les Tibétains, mais c'est principalement au Tibet central qu'il est le plus apprécié.
L'une et l'autre traditions ont été interrompues par l'annexion chinoise à la fin des années cinquante puis ont repris au Tibet même, comme en exil - Inde, Népal. La coupure a néanmoins été beaucoup plus longue en République Populaire de Chine (une quinzaine d'années) que dans la diaspora (deux ou trois ans, le temps nécessaire pour s'organiser après l'exil). En ce qui concerne le spectacle observable (mais non le contexte socio-politique général), les spectacles de cham qui ont été reconstitués de part et d'autre de l'Himalaya sont assez semblables. En revanche, la manière dont le théâtre a été revitalisé sous l'occupation chinoise d'une part et par les exilés d'autre part a produit des différences scéniques importantes. Le théâtre joué par les troupes professionnelles de République Populaire de Chine se sont écartées de la tradition théâtrale pré-moderne. Ce sont les nombreuses troupes amateur du Tibet et l'ensemble des troupes de l'exil qui lui sont le plus fidèles.