Erhard Stiefel est Maître d'art. Il crée des masques pour le Théâtre du Soleil depuis L'Âge d'or, première ébauche (1975).
L'Histoire d'Erhard Stiefel commence en Suisse allemande dont il est originaire. Le Carnaval et ses personnages masqués le fascinent mais c'est aux Beaux-Arts qu'il entre puis à l'école Jacques Lecoq dont l'enseignement est axé principalement sur le mouvement. La carrière d'Erhard Stiefel prend forme mais il y a encore un tour du monde et un long séjour au Japon où il découvre le théâtre Nô. C'est ainsi que toutes influences confondues, il commence à fabriquer des masques et à approfondir ses connaissances. "Mes premières recherches furent sur les masques de la Commedia dell'arte" dit-il, "sur le théâtre grec dont on nesait rien, sur les masques du monde entier jusqu'à ceux créés par les animaux."
Et comme ils sont peu nombreux en Europe à avoir une telle vocation, Ariane Mnouchkine fait appel à lui. "C'est au théâtre du Soleil", explique-t-il, "que j'ai pu mettre en pratique ma connaissance des masques, ceux-ci étant à la Cartoucherie à la base sur la recherche d'un personnage" [.../...]
(Lire la suite de l'article de Caroline de Baroncelli pour la revue AS-actualité de la scénographie n° 33 (1987) dans la partie téléchargement en bas de cette page.)
Le masque était notre discipline de base [au moment de L'Âge d'or], car c'est une forme et toute forme contraint à une discipline. L'acteur produit dans l'air une écriture, il écrit avec son corps, c'est un écrivain dans l'espace. Or aucun contenu ne peut s'exprimer sans forme. Il existe plusieurs formes mais pour en obtenir certaines, peut-être n'y a-t-il qu'une seule discipline. Je crois que le théâtre est un va-et-vient entre ce qui existe au plus profond de nous, au plus ignoré, et sa projection, son extériorisation maximale vers le public.
Le masque requiert précisément cette intériorisation et cette extériorisation maximales. Un certain type de cinéma et de télévision nous a habitués au " psychologique ", au " réalisme ", au contraire d'une forme, donc au contraire de l'art ; on dispose les acteurs dans un décor, mais le plateau ne leur appartient plus vraiment. Alors qu'avec le masque, ils créent leur univers à chaque instant. [.../...]
Ariane Mnouchkine (lire le texte en entier ici)
Ici, vous trouverez la parole d'Ariane Mnouchkine recuillie par Odette Aslan en 1982 ("Le masque : une discipline de base au Théâtre du Soleil");
Un entretien avec Erhard Stiefel réalisé en 1984 ("Magiciens du vide plendide - Le Masque");
Une rencontre avec Ariane Mnouchkine et Erhard Stiefel menée par Béatrice Picon-Vallin en 2004 ("Un vrai masque ne cache pas, il rend visible");
Ainsi qu'un autre entretien autour du masque de Nô (2017).
Découvrez également une présentation de quelques masques, issus de la collection d'Erhard Stiefel, présentés lors de l'exposition Masqué au TNP en 2011.
Retrouvez sur le site de l'Ina, le grand entretien réalisé par Georges Banu en 2010;
Entretiens et photos sur la création des statuettes de L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge sont consultables sur le site dédié au spectacle : Sihanouk, archives inachevées.org