C’est en avril 1989, qu’ARTA a tout d’abord invité, depuis Bali, I Made Djimat, assisté de Cristina Wistari, à donner à la Cartoucherie leur premier stage de "Topeng". Ils furent suivis en mai par l’indienne Kalanidhi Narayanan, assistée de Maïtreyi, pour un stage de "Bharata natyam, abhinaya" ; puis en octobre par Zhang Chunhua, assisté de Zhang Yanyan pour "Jingju" (Opéra de Pékin). Nourrie par son expérience d’actrice au Théâtre du Soleil, Lucia Bensasson, encouragée par Ariane Mnouchkine, eut l’initiative de cette école "autre", ouverte aux grandes traditions d’acteurs à travers le monde. Fondée avec Claire Duhamel, ARTA fut d’emblée soutenue par le Ministère de la Culture. D’abord nomade, accueillie tour à tour par les cinq théâtre de la Cartoucherie, l’Aquarium, le Chaudron, l’Epée de Bois, le Soleil et la Tempête, ARTA put grâce à la Ville de Paris occuper jusqu’à aujourd’hui la maison blanche, réhabilitée.
ARTA a tour à tour été présidée par Paul-Louis Mignon, Louis Joinet, Georges Banu, et depuis octobre 2021 par Marcel Bozonnet. En 1999, Jean-François Dusigne (ancien acteur du Théâtre du Soleil et professeur à l’université Paris 8), succède Claire Duhamel pour poursuivre avec Lucia Bensasson le développement d’ARTA. Pendant respectivement 22 et 30 années, ils ont ensemble entrepris de favoriser les découvertes, initier des rencontres, tendre des passerelles créatives par-delà les frontières culturelles, s’employant à créer le climat pour que chaque acteur, actrice, puisaient apprendre pratiquement auprès de "passeurs d’expériences", artistes-pédagogues ou "maîtres", et se frayer une voie sur les fleuves des théâtres du monde…
Dès janvier 2022, Duccio Bellugi-Vannuccini, Georges Bigot et Maurice Durozier (comédiens du Théâtre du Soleil) ont pris le relais de la direction artistique. Ils sont épaulés par Giulia Pesole et Beatriz Coimbra à l’administration et à la communication.
Stimulant la découverte, les rencontres et les croisements entre pratiques scéniques du monde entier, ARTA invite à s’exercer autrement. Les traditions asiatiques et indiennes nous apprennent qu’il faut commencer par faire. Faire d’abord parler les corps. Et, par l’expérience de la scène, connaître, au contact de « personnes remarquables » issues des différents continents.
A travers le flux vivant des traditions, qu’elles soient asiatiques, européennes, russes, africaines ou américaines, il ne s’agit plus seulement de connaître les formes, mais de les éprouver, d’en maîtriser certaines, pour pouvoir consciemment jouer avec. L’expérimentation entre traditions et modernité vise à développer de nouveaux outils, ouvrir des voies, pour répondre concrètement aux défis et enjeux de la création contemporaine.