en librairie le 24 janvier 2019
"Dans le prolongement du saisissant Gare d’Osnabrück à Jérusalem (Galilée, 2016), Hélène Cixous s’enfonce plus avant dans le cauchemar nazi d’Osnabrück, la ville de naissance de sa mère, Eve. L’écriture se fait aérienne à l’approche de la Nuit de cristal, du 9 au 10 novembre 1938. Alors que brûle la synagogue, le « démon du contretemps » s’invite en personnage principal, lui qui aura empêché tant de juifs d’Osnabrück de voir la haine tendre à l’irrémédiable. Soixante-dix ans après la « Nuit nazie », « prologue au temps de l’Anéantissement » que le jeune Siegfried a décrit dans un document de 25 pages sans blanc ni marges, son témoignage brûlant émerge des archives maternelles. Jeune médecin à peine diplômé, il venait de quitter la Suisse pour retrouver la ville, à l’appel de ses parents. Il n’est plus temps d’interroger Eve à ce sujet : « C’est seulement trop tard que j’éprouve le désir de poser des questions (…), qui veille là-haut ou au fond de nous à ce que nous obéissions comme des insensés au démon du contretemps ? » Voilà qui précipite de nouveau Hélène Cixous à Osnabrück au temps des premières déportations. « Je cherche. Je cherche à comprendre pourquoi Omi ma grand-mère s’y trouvait encore en novembre 1938. Ainsi que ses frères et sœurs. » Ces derniers n’eurent pas la chance miraculeuse qui permit à Omi de rejoindre sa fille à Oran in extremis." Le Monde 14.02.19
Écoutez Hélène Cixous à propos de 1938, nuits.
© éditions Galilée, ISBN 978-2-7186-0981-2, 162 p. 20 €