LES CLOWNS
En 1964, plusieurs jeunes comédiens et techniciens décident de s'associer pour constituer un « ensemble » où acteurs, décorateur, costumière, metteur en scène, auteur-adaptateur, photographe, graphiste, etc., pourront travailler en étroite collaboration. Le Théâtre du Soleil, organisé en coopérative ouvrière, est né. Il groupe aujourd'hui une cinquantaine de personnes dont un grand nombre, tout en étant comédiens, assume au sein de la compagnie un poste technique ou administratif.
Après avoir joué en banlieue, en province, à Paris, « Les Petits Bourgeois » de Maxime Gorki dans l'adaptation d'Arthur Adamov, « Capitaine Fracasse » de Philippe Léotard d'après Théophile Gautier, « La Cuisine » d'Arnold Wesker, « Le Songe d'une nuit d'été » de William Shakespeare, « L'Arbre sorcier, Jérôme et la Tortue », la compagnie, à la recherche d'un lieu depuis juin 68 où elle a dû quitter le Cirque de Montmartre, répond avec plaisir à l'invitation du Théâtre de la Commune. C'est donc à Aubervilliers que sont créés « Les Clowns », en avril 69. Ce même spectacle est repris en Avignon et sa banlieue lors du dernier Festival puis à Milan où l'accueille le Piccolo Teatro.
À partir du 26 janvier prochain, « Les Clowns » pourront enfin être créés àParis grâce à Jean-Louis Barrault qui les reçoit à l'Élysée-Montmartre.
un spectacle de (en vrac) :
Mireille Franchino, Mario Gonzalès, Gérard Hardy, Ariane Mnouchkine, Jean-Claude Penchenat, François Joxe, Jean-Marie Verselle, Rosine Rochette, Anne Demeyer, Georges Bonnaud, Emmanuelle Derenne, Max Douchin, Teddy Lasry, Claude Merlin, Serge Coursan.
et la participation de : (en vrac) Josette Boulva, Philippe Léotard, Françoise Jamet, Fabrice Herrero, Lucia Bensasson, Charles Antoni, Liliane Léotard, Gérald Denizot, Ursula Kubler, Jean-Pierre Tailhade.
le spectacle « les clowns » a été réalisé en collaboration avec toute l'équipe du Théâtre de la Commune d'Aubervilliers.
Nous remercions Monsieur Izis d'avoir bien voulu autoriser notre compagnie à reproduire un détail d'une de ses photos sur notre affiche.
Madame Patafiole Anne Demeyer
Monsieur Fiu-Fiu Jean-Marie Verselle
Monsieur Albert Max Douchin
Monsieur Pépé la Moquette Mario Gonzalés
Monsieur Laïobule Claude Merlin
Monsieur Léopold Gérard Hardy
Madame Cléopâtre Joséphine Derenne
Monsieur Appollo Jean-Claude Penchenat
Mademoiselle Scampouzzi Ariane Mnouchkine
Monsieur Rigolin Philippe Léotard
les musiciens:
Clown-Musique en chef Teddy Lasry
Clown-Piano Rosine Rochette
Clown-Batterie Charles Contri
Clown-Tuba Michel Derouin
Clown-Cymbales Jean-François Labouverie
Clown-Trombone Georges Bonnaud
Direction technique Guy-Claude François
Décor Roberto Moscoso
Costumes Christiane Candries
Musique Teddy Lasry
Maquillages Fabrice Herrero
Photos Martine Franck
Affiches, programme Annie et Louis Briat
Catherine Legrand
Accessoires Roberto Moscoso
Fabrice Herrero
Décor exécuté par Sébastien Alward
Baudouin Bauchau
Lucia Bensasson
Claude Forget
Guy-Claude François
Costumes exécutés par Hélène Séris
Christiane Candries
Geneviève Bouchez
Didier Dumas
Régie costumes et
accessoires Liliane Léotard
Théâtre du Soleil
Société Coopérative Ouvrière de Production
Siège: 44 avenue des Champs-Elysées
Paris 8eTéléphone : 256 26-45
Direction : Ariane Mnouchkine
Administration : Jean-Pierre Tailhade
Secrétariat général : Jean-Claude Penchenat
Chargé des collectivités : Gérard Hardy
Secrétariat : Françoise Descotils
Pendant les représentations de « La Cuisine » et du « Songe d'une nuit d'été » au Cirque de Montmartre, le Théâtre du Soleil poursuivait un entraînement régulier destiné d'une part, à éviter la sclérose du spectacle en cours et d'autre part, à donner aux comédiens l'occasion de parfaire leur métier.
Au cours de ces exercices, les comédiens faisaient connaissance avec la Commedia dell'arte, l'improvisation et diverses autres formes d'expression dramatique dont les clowns. Ceux-ci nous apparurent vite comme une forme privilégiée grâce à leur rythme, leur force, leur dimension, leur simplicité, leurs signes, etc., et peu à peu, l'envie nous vint de passer de l'exercice au spectacle en confrontant les clowns avec les situations les plus évidentes de la vie d'un homme. Ce faisant, nous avons découvert des personnages immédiatement perceptibles, compréhensibles, loin de toute caricature et de toute dérision. Les comédiens travaillent ce spectacle comme les clowns travaillent leurs entrées, c'est-à-dire, par improvisations successives qui s'enrichissent et finissent par se stabiliser et se fixer. Cette démarche ne prétend pas à l'originalité, elle ne fait après tout que reprendre une méthode fondamentale du spectacle populaire, spectacle qui ne vise ni au monumental, ni à la postérité. Un art peut-être éphémère mais qui nous l'espérons a le mérite d'être clair immédiatement. Après tout qu'est-ce qu'un clown aujourd'hui ?
C'est un homme qu'on déracine, qu'on accoutre et qui rendu inadéquat devient un rustre, un grossier, un comique, un grotesque, un déguisé, un pitre, un paillasse, un bouffon, un gugusse. Imaginons des clowns en pagaille qui décident de jouer à « si on était » ou à « je voudrais être ». Les thèmes abordés sont très proches alors des jeux de l'enfance. Ils se mettent vite à jouer aux gendarmes et aux voleurs, à papa - maman, à l'île déserte, à l'école, à la messe, au mariage, à la vie en somme.
Tout est pris au pied de la lettre, les gestes, les sentiments, les situations, les mots. Nous espérons, par cette démarche, aboutir à une forme simple, dynamique, forte qui soit un véhicule pour la pensée d'un auteur ou d'un groupe d'auteurs, comme c'est ici le cas.