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L’artisanat du masque | Asutosh Bhattacharyya

Chaque personnage divin, humain ou animal, doit apparaître avec un masque significatif de son rôle. Ces masques sont fabriqués dans un seul village de la province de Purulia, à Charida, dans la région de Baghmundi. Ce sont des artisans-charpentiers nommés Sutradharas, de caste hindoue, à qui cette fonction est transmise au sein de cette seule communauté. Doués d’un grand sens artistique, les épisodes du Ramayana et du Mahabharata leur sont familiers. Leur connaissance de ces textes est traditionnelle et non basée sur leur seule appréciation individuelle. Le matériau et les outils employés sont très simples : boue provenant du lit d’un ruisseau de montagne tout proche, morceaux de papier déchiquetés, lambeaux de chiffons de coton, colle faite de farine de riz, petits morceaux de bois, ciseaux, teintures de couleurs différentes à partir d’éléments naturels, enfin, des décorations de pacotille provenant des marchés locaux.

Tout d’abord, le Sutradhara confectionne de ses mains un moule en argile. Puis, il y colle les morceaux de papier. Une épaisse couche d’argile est ensuite étendue sur la surface et les morceaux de chiffon y sont collés avec de l’argile gluante. Le façonnage du masque commence alors : l’artisan sculpte à l’aide d’un poinçon de bois très fin le nez, la bouche, les yeux, les oreilles, le menton, les lèvres et les dents et tous les contours du visage à reproduire. Enfin, le travail réalisé est recouvert d’une fine couche d’argile. A ce stade seulement, on retire le masque de son moule à l’aide d’un instrument de fer aiguisé, puis on le laisse sécher au soleil. Le moule brisé est récupéré et réutilisé pour confectionner le moule suivant. En dernier lieu, le masque est décoré et sanctifié au cours du rite religieux prétexte aux représentations.

Asutosh Bhattacharyya